LES AUTRES NUAGES

 

 

Tous ces nuages sont décrits à part car ils peuvent avoir des aspects ou des caractéristiques différents des autres nuages classés dans le même groupe. De même, leur formation peut être liée à des phénomènes particuliers qu'il est intéressant de connaître.

 


 

LES NUAGES OROGRAPHIQUES :

 

Définition et constitution :

Ces nuages se forment lors du franchissement du relief par un flux d'air assez fort et stable. A l'approche du relief la particule est soulevée (l'altitude augmente), donc la pression va diminuer de même que la température. L'humidité augmente alors et l'on assiste à la formation du nuage orographique.

Leur constitution physique est semblable à celle du genre dans lequel on peut le classer. La dimension des particules constitutives (eau ou glace) et l'intensité des précipitations sont plus grandes du côté ascendant (au vent) et plus faibles du côté descendant (sous la vent).

 

Aspects et formes :

Ces nuages ont certains aspects qui leur sont propres, s'éloignant de celui des 10 genres dans lequel ils sont classés :

 

Leur forme diffère suivant le relief :

les nuages prennent la forme d'une collerette entourant la montagne d'un capuchon coiffant son sommet. Par vent fort, le nuage prend l'aspect d'une bannière qui flotte : on parle de 'montagne qui fume'. Ces nuages ne sont jamais accompagnés de précipitations.

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On parle d'effet de FOEHN. Ce terme n'est employé que s'il y a des précipitations du côté de l'ascension de la masse d'air. L'eau ainsi perdue n'est plus disponible au versant sous le vent et cela se traduit par un assèchement de la masse d'air (par compression) et un gain de température pouvant aller de 5 à 10°C en raison de la différence entre le gradient de l'air sec (environ 1°C/100 mètres) et le gradient de l'air saturé (environ 0,5°C/100 mètres).

Sur le versant au vent, on observe des nuages de grande étendue horizontale et verticale pouvant donner lieu à des précipitations (corps orographique) parfois exceptionnelles comme 800 mm en 24 heures au Canigou en 1940 ou 400 mm dans la vallée de Salat en 1982.

Sur le versant sous le vent, observés vers la montagne, les nuages prennent l'aspect d'une vaste muraille appelée 'mur de foehn'. Quand ils sont observés à l'opposé de la montagne, ce sont des 'nuages d'ondes' d'aspect lenticulaire (lenticularis) s'empilant parfois en 'pile d'assiettes' (duplicatus). Ils se forment au sommet des ondes déclenchées par le relief

 

Ces ondes donnent lieu à deux types de régimes d'écoulement distincts :

  1. un régime assez turbulent dans les couches inférieures avec existence de rouleaux de convection ou 'rotors'. Si les conditions le permettent, il y a formation de Stratocumulus dits 'turbulents' typiques de nuage de rotor et d'Altocumulus lenticularis au sommet de l'onde

  2. un régime laminaire (rectiligne) dans les couches supérieures avec éventuellement formation de Cirrus

 

L'extension verticale des ondes peut aller jusqu'à 20 km et l'extension horizontale peut s'étendre sur quelques centaines de kilomètres en aval du relief. Certaines images satellites montrent l'extension de Cirrus et Altocumulus formés sur les Pyrénées par un flux de Sud (à l'avant d'une perturbation) pouvant aller jusqu'au Danemark ! De même, il arrive en moyenne une fois par an qu'un immense Altocumulus lenticulaire recouvre toutes les Pyrénées en même temps.

 

 


 

LES NUAGES SPECIAUX :

 

Les nuages spéciaux n'entrent pas dans la classification normale car ils sont rares ou non situés dans l'atmosphère. Nous allons décrire ceux auxquels (avec un peu de chance ?) nous pouvons être confrontés.

 

Les nuages nacrés :

Ces nuages ressemblent à des Cirrus ou à des Altocumulus lenticularis avec des irisations (teintes colorées) très marquées analogues à celles de la nacre ; ces irisations ont un éclat maximum lorsque le soleil se trouve à quelques degrés au dessous de l'horizon.

Leur constitution physique est encore inconnue mais il est probable que ces nuages soient constitués de minuscules gouttelettes d'eau ou de particules sphériques de glace.

Ces nuages sont rares : la plupart a été observée en Ecosse et en Scandinavie mais parfois en France et en Alaska. Ils se situent entre 20 et 30 kilomètres d'altitude. Ils sont stationnaires ou ne se déplacent que très lentement.

 

 

Les nuages nocturnes lumineux :

Ils ressemblent à des Cirrus fins mais avec des teintes bleuâtres ou argentées, parfois orangées ou rouges. Ils s'observent juste avant le lever ou le coucher du soleil lorsqu'ils se détachent en clair sur le fond plus sombre du ciel.

Leur constitution physique est inconnue mais ils sont peut-être formés de poussières cosmiques très fines.

Ces nuages n'ont jamais été observés en France, mais seulement dans quelques endroits de l'hémisphère nord lorsque le soleil était entre 5 et 13 degrés en dessous de l'horizon. Ces nuages se situaient alors entre 75 et 90 km d'altitude et se déplaçaient à des vitesses de 180 à 900 km/h en venant du NE ou de l'E.

 

 

Les traînées de condensation ou COTRA :

Ce sont des nuages qui se forment dans le sillage d'un avion volant à des altitudes de 7000 à 12000 m en général  lorsque l'atmosphère, suffisamment froide et humide, est en état de saturation. Cet état cesse par l'apport de noyaux de condensation issus de la combustion du kérosène et de vapeur d'eau contenue dans les gaz d'échappement.
Il y a alors deux évolutions possibles :

 

Les Cotra ressemblent à des raies d'un blanc éclatant quand la formation est récente, puis à des boursouflures pendantes ayant la forme de champignons inversés. L'existence de ces traînées est souvent brève mais en présence de Cirrus ou de Cirrostratus, elles peuvent persister plusieurs heures en s'élargissant et en prenant l'aspect de Cirrus, de Cirrocumulus ou de Cirrostratus. Les Cotra peuvent donner lieu à des nombreux phénomènes optiques tels que les halos ou les 'faux soleils' (tâches colorées situées de part et d'autre du soleil à environ 20 degrés).

cirrus avec cottra.jpg (20454 octets)

(cirrus et Cotra)

 

 

Les nuages de cascade :

Ils se forment par saturation de l'air par les embruns. Ainsi, on peut voir apparaître un cumulus au dessus de la cascade par courants ascendants.

 

 

Les nuages d'incendies :

Les produits de combustion provenant des grands incendies de forêts ou de dépôts d'essence prennent souvent l'aspect de nuages denses, sombres et bourgeonnants ressemblant à des nuages de convection fortement développés (Cumulus et Cumulonimbus avec précipitations et même orage).

 

 

Les nuages d'éruption volcanique :

Ce sont des nuages cumuliformes fortement développés qui peuvent s'étaler à haute altitude et recouvrir de vastes régions.

Ils sont constitués de particules (de poussière ou solides) de diverses dimensions mêlées aux gouttes d'eau. Ces nuages donnent parfois lieu à des précipitations et même à des manifestations électriques (comme cela a été le cas lors de l'éruption du Pinatubo).
Des équipages volant à haute altitude ont observé des arcs électriques en plusieurs points de l'avion (Feux de St Elme), entrainant la défaillance des instruments de navigation et de radio. D'ailleurs, les mêmes phénomènes se produisent lorsqu'un avion traverse des nuages de sable saharien.

 

 

Les nuages d'explosion :

Les nuages d'explosion sont des nuages de poussière ou de fumée au dessus desquels ont observe souvent un pileus ou un velum. (voir la classification des nuages: nuages annexes)

 

 

Les nuages liés à l'industrie :

Ce sont des nuages de fumée qui peuvent avoir une incidence sur la visibilité sous forme de brume ou de brouillard.